En 2008, la sélection bovine a connu une véritable révolution en matière de génétique : la génomique. Cette discipline de la biologie moderne, concept innovant et performant qui ne cesse de s’enrichir, présente dorénavant un double avantage : dépister les cellules dans le lait et évaluer le potentiel génétique du troupeau. L’objectif est d’optimiser le cheptel et d’améliorer la rentabilité de l’élevage.
Les avancées constantes de la technologie du génome
La technologie liée à la génomique de la vache a considérablement progressé. Au départ, seules les zones les plus importantes de l’ADN étaient prises en compte pour évaluer les index de l’animal. Aujourd’hui, la qualité de l’information est plus performante puisqu’on est en mesure d’analyser l’ensemble du génome.
C’est la génomique Prim’Holstein qui a d’abord évolué, en élargissant ses bases de génotypages par une augmentation du nombre de taureaux testés (16 000 mâles au niveau européen). La génomique Normande et la génomique Montbéliarde ont profité ensuite de cette avancée.
La génomique des mâles et des femelles
La quasi-totalité des taureaux d’IA français des plus grandes races laitières est désormais génotypé. Les éleveurs peuvent ainsi bénéficier de la connaissance des index génomiques de tous ces mâles reproducteurs. Ils peuvent ainsi gérer une reproduction plus performante, avec une gamme plus large de taureaux.
Depuis 2011, le génotypage des femelles est proposé à tous les éleveurs pour les principales races laitières (holstein, montbéliarde, normande), mais également pour tous les animaux qui n’ont pas d’origine connue ou issus d’un taureau de saillie naturelle.
La génomique des génisses est un outil performant pour permettre à l’éleveur de connaitre précisément ses femelles et pour accélérer le progrès génétique sur les critères qui lui sont particulièrement importants dans la conduite de son troupeau. À partir des informations reçues, il peut prendre les bonnes décisions pour la sélection de son troupeau, en ciblant les animaux destinés au renouvellement. Il peut ainsi gagner entre trois et quatre ans sur le progrès génétique de son cheptel contre 7 à 9 ans en sélection classique.
Créer le profil de son élevage
Par l’extraction ADN génomique, avec une simple prise de sang, un échantillon de cartilage de l’oreille ou encore de poils, l’éleveur peut connaitre la valeur génétique de ses génisses dès l’âge de 3 ou 4 mois. Par ce biais, il identifie leurs défauts et leurs qualités, et peut faire le choix d’inséminer les meilleures. Il enrichit ainsi la stratégie de renouvellement de son troupeau.
Utiliser cette technologie permet de répondre aux spécificités de chaque élevage. Les accouplements sont réalisés plus efficacement, en fonction des objectifs. Des index plus nombreux et plus précis entraînent une optimisation génétique d’un certain nombre de caractères : production et qualité du lait, morphologie, longévité, tempérament, facilité du vêlage, etc.
Pour l’éleveur, les résultats du génotypage sont très concrets. Ils se présentent sous forme d’une quarantaine d’index identiques à ceux des taureaux connus dans la race de troupeau en question. Environ 8 semaines seront nécessaires pour effectuer toutes les étapes allant du prélèvement au génotypage et en passant par l’évaluation génétique.
L’appréciation de toutes les valeurs génétiques individuelles (index) des femelles qui composent le troupeau seront d’autant mieux valorisées si elles sont confrontées à l’œil avisé d’un conseiller qui pourra enrichir la vision globale et précise à la fois de l’éleveur sur la gestion de son renouvellement.
Voici quelques exemples très concrets de ce que le génotypage permet :
- Tri facilité dans les lots de génisses.
- Choix pertinent du taureau à l’IA.
- Amélioration son progrès génétique.
- Diminution du taux de réforme car des animaux qui vieillissent mieux et productif plus longtemps.
- Baisse du coût de renouvellement par une diminution de taux de renouvellement.
- Plus de sérénité et de tranquillité pour les éleveurs dans la conduite de leur troupeau.
Le génotypage représente donc un progrès considérable dans le pilotage d’un troupeau laitier, apportant une plus-value évidente à la gestion d’un élevage.